Hommage à Bernard Boisset, par Julien Braisaz.

Bernard tu avais validé ton examen d’arbitre le 1er août 1983...il y a 40 ans. 40 années passées au service de l’arbitrage, davantage encore au service du Football. 40 années où tu as été fidèle à l’Union Nationale des Arbitres de Football, fidèle aux arbitres, fidèle à l’arbitrage, fidèle à notre cause commune !

J’ai t’ai personnellement rencontré, il y a 20 ans. En Octobre-Novembre 2003, alors âgé de 15 ans, j’ai suivi une formation initiale à l’arbitrage au groupement du Beaujolais, Rue des Jardiniers à Villefranche. Le gamin que j’étais en est resté marqué…

J’ai reçu de ta part, Bernard, non seulement les 17 Lois du Jeu, mais également la 18ème, bien plus vaste :

• Elle regroupe les Lois du Jeu : le savoir,

• L’application de ces Lois : le savoir-faire,

• L’attitude inhérente à la fonction : le savoir-être,

• Et la plus importante de toute : le faire savoir : porter haut ces valeurs !

Tes séances théoriques étaient à ce titre toujours agrémentées d’exemples pratiques : j’ai souvenir d’une de tes anecdotes prodiguées : « deux équipes que tu avais déjà arbitré plutôt bourrines, plutôt contestataires. Tu nous avais expliqué les avoir alignés avant le match « en rang d’oignon », avoir présenté un avertissement collectif au 22 acteurs et notifié : « le premier qui bouge une oreille il sort ».

La légende raconte que la rencontre s’est bien déroulée.

Ce genre de formation vous marque en tant qu’arbitre et a dû en marquer plus d’un.

Cette anecdote m’a servi il y a 2 mois, le 8 octobre. Un capitaine ultra-contestataire, avant le coup d’envoi dans mon vestiaire contestant vivement le fait de devoir mettre son équipement en conformité avec la Loi 4 a râlé et est parti de mon vestiaire en claquant la porte.

Il est revenu prendre son jaune ! Bernard, tu m’avais appris que je pouvais le faire, je l’ai fait ! Hasard de la vie: c’était dans le club dont ton fils Fabrice est président !

Un rapide calcul m’a amené à au moins 500...500 arbitres, jeunes et moins jeunes que tu as formé dans ton Groupement Beaujolais. Allant de « simples » arbitres de District, des ouvriers, des serviteurs...à tes plus belles réussites : des arbitres fédéraux, internationaux en la personne de Mathieu Grobost, Jérémie Pignard et moi-même en tant que jeune arbitre fédéral.

L’arbitrage est une pyramide allant de la base au sommet. Tu étais Bernard à la fois l’architecte et le socle de cette pyramide que tu as patiemment construite dans ton groupement du Beaujolais que tu aimais tant !

Tu étais encore un peu plus que ça…

Une fois la réussite à l’examen de District entérinée : les soucis arrivaient. Le vrai terrain. Avec les problèmes qui vont avec. Mais là encore nous n’étions pas seuls. Nous retombions sur toi en Commission de Discipline où avec ta casquette de président : tu nous défendais avec intransigeance ! Article 128 de la Fédération Française de Football oblige ! Barèmes disciplinaire agravé du District oblige. On ne touche pas aux arbitres, sinon on touche au Football dans son entièreté ! « L’arbitre tu y touche, tu es sur la touche », avec toi il était à l’ombre, radié à vie ! Tu étais le membre puis le président d’une Commissions de discipline précurseur en France !

Nous étions tous tes gamins comme tu aimais à nous appeler et comme nous aimions à nous reconnaître. Nous étions autant ta fierté que nous étions fiers et reconnaissants d’avoir suivi ta formation.

Nombreux de tes gamins ont ensuite suivi ta trace en formant à leur tour de nouveaux arbitres, en intégrant des Commissions au District de Lyon et du Rhône ou encore en prenant comme moi des fonctions à l’Union Nationale des Arbitres de Football.

Bernard, au revoir, tous tes gamins te remercient, tu ne seras plus là, tu nous manqueras énormément, mais ton héritage sera toujours bien vivant !

Merci.

Julien Braisaz

Les photos publiées, datent de notre voyage aux Antilles, en 1997. La photo du titre, l'équipe de foot de l'Amicale, avant son match, contre une sélection UNAF de la Martinique, la seconde photo, quand Bernard, aidé par Marius, s'apprête à reprendre la bateau, et s'offrir une chute spectaculaire, après une journée mémorable organisée par nos amis martiniquais sur un îlet, près du Robert.