Hommage à notre frère de coeur, Jean Chambost
Voici l'hommage que j'ai rendu à Jean, ce matin, lors des obsèques de notre ami et frère de coeur.
C’est avec beaucoup d’émotion et une immense tristesse que je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un ami, un frère de cœur, un compagnon de route : Jeannot
Jeannot nous a quittés brutalement, alors qu’il s’adonnait, avec notre ami Jean-Luc, à l’une de ses innombrables passions, la randonnée, dans ce qu’il aimait tant : la nature, où son goût pour l’effort pouvait donner son libre-cours. Son cœur, si fort et si vaillant depuis toujours, a cessé de battre sans prévenir, nous laissant tous abasourdis, démunis, anéantis, face à l’incompréhensible.
Jean, c’était plus qu’un ami pour moi. C’était mon conscrit, mon complice depuis tant d’années. Nous avons partagé tellement de bons moments inoubliables, beaucoup de joies, malheureusement aussi, certaines peines.
Je me souviens encore comme si c’était hier du jour où nous avons réussi ensemble notre examen d’arbitre de football en 1979 ; le 19 octobre précisément. Ce fut le début d’une belle aventure, côte à côte, tant sur les terrains de District, puis de Ligue, et ensuite au sein du secteur technique de la commission des arbitres, présidée par Pascal Parent, où nous formions un super tandem, passionné et investi, pour la formation des futurs arbitres de ligue de notre cher District. De là est née une amitié sincère, indéfectible, faite de respect et de camaraderie. C’était l’époque ou l’informatique n’était pas encore entré dans nos vies, c’était l’époque où nous étions jeunes, en pleine forme, où on fabriquait, nous-mêmes les questionnaires destinés à nos collègues et où nous ne comptions pas notre temps.
Avec Jeannot, c’était aussi les séances d’entraînement dans le parc de Parilly. Avec notre groupe de camarades, composé de René Truchet, Patrick Anton, Robert Charbonnier, Bernard Mollon, Jean-Claude Lefranc, Bernard Trèves, Jean-Marc Salza, Emile Ntamack, Patrick Attias, Henri Pernoud. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, rien ne pouvait nous faire manquer ces traditionnels rendez-vous du mardi soir et du jeudi soir. Là encore, après la douche réparatrice, nous avions encore le temps de boire une bonne bière à la buvette du SAL Saint Priest, avec qui nous partagions notre vestiaire. C’était notre manière à nous de prolonger le plaisir d’être ensemble, entres potes, après un bon entrainement. C’était aussi, chaque année, nos traditionnels week-end de montagne aux Glières organisés par l’Amicale présidée à cette époque par Vincent Giuly.
Cette complicité s’est prolongée bien au-delà des terrains. J’ai eu l’honneur et la fierté d’être l’un des témoins de son mariage avec Françoise, le jour de ses 50 ans. Ce fut un moment fort, à son image : festif, chaleureux, vrai.
Pendant plus de vingt ans, nous avons partagé ensemble nos repas de midi, car nos lieux de travail étaient proches. Nous avons écumé la cafette Casino, le resto de Colette à Montchat, d’autres petits restos sympas et même la cantine d’un foyer de jeunes travailleurs. Ces déjeuners étaient l’occasion, surtout pour les lundis, de refaire notre match de la veille, ou de refaire le monde, de rire, de débattre, de râler, de s’engueuler et surtout de nourrir cette amitié à laquelle nous tenions tant.
Jean, c’était aussi des vacances communes, à Boulouris, puis Gordes, Graveson, Vieux-Boucau avec Françoise et Mathieu. Tu étais toujours partant pour des déplacements, sur de grands matches, comme au Stade de France par exemple où dans des stades plus modestes.
Des voyages aux Antilles, en Tanzanie où tu avais grimpé jusqu’au sommet du Kilimandjaro, au Vietnam, en Afrique du Sud et le prochain que l’on devait faire en janvier 2026 au Sri Lanka.
Des souvenirs j’en ai des tonnes. Comme ce soir de semaine de juillet, alors qu’il faisait 38°, tu avais eu pour étrenner mon beau vélo tout neuf, l’idée de m’emmener faire une balade en vélo, en partant de Vénissieux et de me faire grimper la côte de Luzinay. A bout de force, je t’avais supplié de me trouver un bistrot, voyant danser les bières devant moi. Nous nous étions arrêtés à Chuzelles où nous avions avalé, sandwich au pâté et bières.
Il y a encore ce fameux détecteur de radars, qui nous avait coûté 1000 francs, que nous avions fait venir d’Amérique par l’intermédiaire de la valise diplomatique de Maryan Baquerot, Vice-Président de Gaillard, personnage important de l’ONU. Un détecteur, resté dans un placard au grand dam de Mireille, jamais utilisé ayant la frousse de me faire pincer.
Ces troisièmes mi-temps après les matches disputés à Gaillard, où l’on avait rendez-vous avec les filets de perche, où encore ce fameux dimanche où après êtres rentrés d’un challenge Tibaldi disputé à Albertville à 5h00 du matin, tu nous avais emmenés avec Michel Cavallo à Lamure sur Azergues à 11h00 du matin à l’invitation à déjeuner de ton Président, pour ensuite arbitrer à trois le tournoi du club jusqu’à 22h00. Nous étions rentrés rincés.
Jean, c’était aussi un sacré personnage, un véritable guerrier, ne se plaignant jamais de la moindre blessure. Derrière une force physique incroyable et un engagement sans faille, il cachait un côté ronchon qu’on aimait tant et pour lequel nous n’hésitions pas à le chambrer affectueusement. Il ne se privait pas, parfois, de m’envoyer balader, comme il pouvait envoyer balader n’importe lequel de ses amis, avec cette manière bien à lui de râler pour un rien, de pester contre le temps, un coup de sifflet malvenu ou un détail qui ne lui plaisait pas. Mais au fond, c’était sa façon de montrer qu’il était là, attentif à tout, fidèle dans l’amitié comme dans les coups de gueule.
Et c’est pour ça qu’on l’aimait tant. Parce qu’il était vrai, entier, incapable de tricher, capable d’une générosité immense, toujours prêt à rendre service. Toujours prêt à partager son temps avec ses amis.
Jean, c’était aussi un bénévole de cœur, un homme investi. À l’Amicale du Rhône des arbitres de football, il en a été l’un de ses plus valeureux piliers, toujours prêt à donner de son temps, de son énergie, de sa bonne humeur. Sa force physique, que l’on croyait inépuisable, sa droiture, et son engagement sans faille ont marqué chacun de ceux qui l’ont côtoyé. Il savait être là pour les autres, sans rien attendre en retour. Un sourire, une tape dans le dos, et c’était reparti.
Il y a des absences qui laissent un vide immense, un silence qui pèse. Celle de Jean en fait partie. Son départ si soudain, à peine un mois après avoir pris une retraite bien méritée, que nous avions fêté doublement avec son anniversaire, est un coup dur pour nous tous, sa femme Françoise, ses enfants Mathieu, Nelly, Benjamin, Loan, ses frères et soeurs, sa famille, ses amis, ses collègues, son amicale.
À toi Jean, je veux te dire merci. Merci pour ton amitié, merci pour les souvenirs inoubliables que tu laisses derrière toi. Tu laisses une trace indélébile, ton absence me laisse un vide énorme, et dans une immense tristesse. Merci pour ton rire, ton franc-parler, ta générosité déguisée sous un air ronchon. Tu resteras à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires. Et sur chaque terrain, sur chaque chemin de randonnée, il y aura toujours une pensée pour toi.
Avant de dire au revoir à Jean, j’aimerais partager avec vous ces quelques vers de Paul Verlaine.
Ce poème parle d’une tristesse douce qui s’installe sans qu’on sache vraiment pourquoi, un peu comme celle qui nous habite aujourd’hui. Il exprime cette peine discrète mais profonde, celle qu’on ressent quand on perd quelqu’un qu’on aime.
Je voudrais lui dédier ces mots, pour qu’ils l’accompagnent dans ce dernier voyage, et qu’ils mettent des mots sur ce que, parfois, on n’arrive pas à dire.
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon cœur a tant de peine.
Ces mots de Verlaine résonnent en moi aujourd’hui, comme je suis sûr qu’ils résonnent en beaucoup d’entre nous.
Parce qu’il y a des peines qu’on ne sait pas toujours expliquer, et des absences qui laissent en nous une pluie silencieuse.
Jeannot, tu resteras dans nos cœurs, dans nos souvenirs, dans les éclats de rires et les silences aussi.
Repose en paix, mon vieux ronchon !
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